Il a une dégaine bolchevique, des cheveux noirs et rebelles, des sourcils de charbon, la moustache gauloise et la barbiche léniniste. Lorsqu’il ouvre sa mâchoire vaste comme celle d’un ours sorti tout droit de la grotte de Lascaux, jaillit une voix percutante, rugissante comme une tempête, impérieuse comme un slogan dans une manif. Avec sa contrebasse à l’embonpoint maternel, c’est l’amour vache. Tantôt il la griffe et la gifle de claques sonores, tantôt il la caresse rêveusement du bout de son archet. Tout ça en envoyant des textes pétris de chair et de sens, comme des petites chroniques sociales qui racontent la vie, sa vie dans une évidence qui fait que nous y reconnaissons aussi la nôtre.